====== Notice explicative ======
2024-04-11
{{:fr:comprendre:images:schemas:epigenese-monotheiste.jpg?nolink|L'épigenèse monothéiste}}
//Schéma de l'épigenèse[[fr:glossaire:epigenese|*]] monothéiste.//
===== La dimension organique =====
//« Si vous considérez votre [[fr:explorer:auteurs:gregory_bateson:main|main]], ou n’importe quel objet organique, en termes des //relations// plutôt que des //choses// qui la composent, vous découvrirez subitement que cet objet est au moins quatre fois plus beau que vous le pensiez. »// (Gregory Bateson).\\
Ce schéma est une représentation visuelle des grandes structures de l’//aire culturelle monothéiste//, non pas comme une juxtaposition de //choses// (ou de « cultures » autonomes) mais comme un tissu de //relations//, se perpétuant à chaque stade de son développement (voir définition de l’//épigenèse//[[fr:glossaire:epigenese|*]]).
=> Penser en termes d’[[épigenèse]].
===== Contexte et métacontexte =====
Le schéma se structure autour de deux faits historiques et anthropologiques majeurs :\\
__- la querelle judéo-chrétienne est un //contexte// de l’apparition de l’islam.__\\
La révélation coranique se pense //explicitement// comme une réponse au mystère qui entoure la disparition de Jésus ([[fr:theologie:coran:004:157|Coran 4:157]]).\\
__- l’Islam[[fr:glossaire:islam|*]] est un //métacontexte//[[fr:glossaire:metacommunication
|*]] de l’histoire européenne.__\\
La réhabilitation théologique d’Aristote dans la chrétienté latine (Thomas d’Aquin) est fondatrice de la rationalité[[fr:glossaire:raison|*]] européenne (voir glossaire), qui
qui tourne le dos //subjectivement// au monde médiéval tout en continuant d’y être pris (d’où aussi son rapport à la nature). En découle la longue guerre civile européenne dont émerge la modernité[[fr:glossaire:modernite|*]] occidentale.
=> [[fr:theologie:coran:004:157|4:157 Ils ne l’ont point crucifié]]\\
=> L’[[intersexuation]] dans l’épigenèse monothéiste.\\ [[intersexuation|{{:fr:comprendre:images:schemas:cle-inv.jpg?nolink&30|Page intersexuation}}]]\\
===== Les deux Socials =====
Le Social de Durkheim n’est pas le Social d’Ibn Khaldoun. La « contrainte extérieure »[[fr:glossaire:social|*]] tirée de la révélation coranique (islam) n’est pas la « contrainte extérieure » du positionnement conscient dans la modernité (Islam[[fr:glossaire:islam|*]]). Or une caractéristique des réformismes musulmans aux XIXe et XXe siècles, en contexte d’affirmation nationale, est d’avoir tenté de les identifier : d’avoir noué un pacte avec le Social en pensant nouer un pacte avec Dieu. Il en découle une relation fausse à l’institution sociologique[[fr:glossaire:sociologie|*]] : une relation instrumentale, qui préfère la maintenir dans ses angles-morts (« anthropologie de l’islam »[[fr:glossaire:anthropologie_de_l_islam|*]]), et entraver ses efforts intellectuels d’Unification.
=> [[Homologies]] dans la matrice monothéiste.\\
=> [[fr:modele:matrice:sociologie|La sociologie est un monothéisme]]
===== L’islam comme lieu épistémique =====
Dans ce schéma, l’islam n’est pas une sphère (entité culturelle autonome) mais une « bouée », évidée en son centre. C’est en ce sens que l’Islam est « communauté médiane » (Coran 2:143) : pas dans le sens où les musulmans détiendraient seuls l’intuition du juste milieu (//« L'islam est la solution… »//) ; l’Islam est « communauté médiane » plutôt par le changement de //qibla// : par le caractère fondamentalement inachevé de la transition monothéïste, qui l’oblige à se positionner toujours en //relation// dialectique.
=> [[Fatiha]] 1:7, verset matriciel.\\
=> [[fr:theologie:coran:002:142|2:142]], le changement de //qibla//.
===== Échapper au dualisme =====
Le mot « islam » ne figure pas sur le schéma, car cette situation n’est pas propre aux musulmans. Chaque tradition dispose de ressources propres pour échapper au dualisme[[fr:glossaire:dualisme|*]], pour naviguer entre adhésion à l’institution et obéissance à la loi religieuse. C’est pourquoi mon [[fr:code couleur]] n'associe pas le vert à l'islam de manière définitive. Tout croyant doit se situer entre islam et Islam, entre christianisme et Chrétienté, etc. : entre cette parole qui m’ouvre au monde quand je la reçois comme croyant, et la présence antérieure de celle-ci dans le monde, qui me renferme dans mes certitudes comme un algorithme. À cette exigence, les musulmans ne doivent pas se soustraire au prétexte de la situation minoritaire, oubliant que la présence de l’Islam en Europe est //métacontextuelle// : les musulmans témoignent par eux-mêmes de la « structure qui relie »[[fr:explorer:auteurs:gregory_bateson:11_citations#GB5]], qu’ils le veuillent ou non. Que ce témoignage soit perçu comme rassurant ou comme une menace, relève aussi de leur responsabilité.
=> Applications à l'[[auto-analyse]].
===== Applications géopolitiques =====
Ce schéma apporte un certain nombre d’éclairages sur la situation géopolitique actuelle, caractérisée par un redimensionnement de la puissance américaine :
* Les Printemps Arabes[[fr:glossaire:printemps_arabe|*]] en ont été un signe avant-coureur, brusque remise en cause de régimes modernistes alignés sur les sciences sociales occidentalo-centrées.
* Basculement particulièrement déstabilisant pour l’Europe catholique, dont le rapport avec l’islam passe justement par ces institutions centralisées (héritage de l’Église).
* Le rapport du protestantisme à l’islam est plus pragmatique (héritage d’une sympathie de principe dans l’opposition au Pape) mais c’est aussi un rapport plus ténu (pas d’interface commun), si bien que les États-Unis ne peuvent se maintenir indéfiniment au centre du jeu.
* Cette situation permet à la Russie de sécuriser ses intérêts au Moyen-Orient, par un soutien assumé au régime confessionnel et minoritaire de Bachar al-Asad, avant de défier l’OTAN dans la guerre d’Ukraine.
* Dans ce contexte, Israël aborde l’avenir en confiance, étant à la fois l’allié privilégié des Etats-Unis (dont il est la fenêtre sur le monde) et disposant des ressources culturelles pour traiter avec la Russie (immigration juive issue de l’ancienne sphère soviétique).
{{anchor:netanyahou}}Mais dans la tragédie de [[fr:explorer:actualite:#Gaza|Gaza]], Israël se retrouve avec un chèque en blanc que Netanyahou n’aurait pu s’octroyer lui-même : il l’a reçu de la crise des sphères publiques européennes, qui ont renoncé à toute neutralité diplomatique pour des raisons de politique intérieure. À travers le « droit d’Israël à se défendre », les élites politiques occidentales protègent leur propre déresponsabilisation, adossée à la démission intellectuelle des musulmans. Aucun « soutien aux Palestiniens » ne sera efficace dans le cadre d’un pacte avec les sciences sociales désormais obsolète, qui est une forme de sionisme[[fr:glossaire:sionisme|*]] à part entière (voir glossaire), et dont le maintien est à l’origine de cette situation.
=> [[Gaza]] comme “frange sombre”.\\
=> [[fr:modele:matrice:teaser|Teaser]]
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