L'Économie de Dieu. Famille et marché entre christianisme, hébraïsme et islam
(Les belles lettres, 2015, 348 pages)
Cet ouvrage explique pourquoi et comment, au cours de leur élaboration doctrinale puis de leur affirmation religieuse et politique (Ier millénaire après J.-C.), les trois religions monothéistes – hébraïsme, christianisme, islam – ont élaboré puis imposé des systèmes familiaux et de parenté distincts et consciemment opposés, créant entre elles des barrières culturelles et sociales infranchissables. Ces structures profondes ont persisté parfois jusqu'à nos jours. Elles ont eu, sur le plan économique et politique, des conséquences considérables : affirmation progressive d’un marché « libre » – en partie, aussi de l’État –, en Occident ; persistance du rôle dominant de l’État dans le monde musulman ; « économie de la diaspora » dans le monde juif.
L’Économie de Dieu analyse tous les principaux aspects de ces évolutions divergentes, renouvelant, dans ce domaine, les thèses de K. Marx, de M. Weber et de K. Polanyi. L’auteur pose sous un jour nouveau des problèmes d’une brûlante actualité.
Lu en 2019, le livre m'a été conseillé par Florence Weber quand je lui ai parlé d'Emmanuel Todd (je venais de lire Où en sommes nous). L'auteur est vraiment un spécialiste de la parenté médiévale (surtout européenne), donc j'ai pris énormément de notes. J'en ai retenu l'intuition générale (« le miroir de la parenté »), dont j'ai tiré la notion de matrice monothéiste*.
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