2024-11-07
Pier Paolo Pasolini (1922-1975).
Auteur auquel je me suis intéressé vers 2005-2006. Je découvrais alors, formulées dans son écriture magnifique et dans ses films, certaines de mes propres intuitions sur la jeunesse yéménite. Notamment son pessimisme concernant le processus de modernisation, et en même temps sa fascination pour la jeunesse.
À partir de 2007, j'ai voulu rompre avec cette posture. J'ai considéré que Pasolini se trompait, que cette perspective était un cul de sac et qu'il y avait autre chose. Et de fait il y a eu 2011 : un sursaut qui n'était pas porté uniquement par les jeunesses opprimées (rurales ou citadines), mais auquel participaient également les milieux commerçants (c'est-à-dire dans son schéma l'équivalent des « bourgeois »).
Je redécouvre aujourd'hui la force de sa prose, notamment dans ses Lettres luthériennes, sorte de khutba adressée à la jeunesse italienne des années 1970 :
« Dans les enseignements que je te donnerai, je te pousserai – il n’y a pas le moindre doute – à toutes les désacralisations possibles, au manque total de respect pour tout sentiment institué. Mais le fond de mon enseignement consistera à te convaincre de ne pas craindre la sacralité et les sentiments, dont le laïcisme de la société de consommation a privé les hommes en les transformant en automates laids et stupides, adorateurs de fétiches. » (13 mars 1975)
Je compte par ailleurs exploiter l'histoire de Zoumouroud et Noureddine, extraite de son film Les Mille et Une Nuits, métaphore parfaite de ma relation avec Ziad (voir pour l'instant ici).
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