Archeologie

Au sens premier, l’archéologie est l’étude des traces de vie humaine dans un passé lointain sans écriture, un passé pré-historique. C’est une branche de l’anthropologie*, dans la mesure où l’interprétation de ces traces s’appuie nécessairement sur une réflexion plus large, ayant pour objet l’homme dans sa généralité.

Depuis le travail de Michel Foucault (1926-1984), le mot est utilisé en sciences sociales dans un sens figuré : faire l’archéologie d’un mot ou d’une institution, c’est reconsidérer les conditions sociales et historiques qui l’ont amené à exister. Cette archéologie travaille sur un sol métaphorique : un passé qu’on suppose enterré, et qu’il s’agit d’exhumer. Remarquons aussi que la perspective devient ici régressive : elle prétend étudier le sous-sol sans démolir le bâtiment.

Que ces deux sens coexistent au sein des sciences sociales, sans qu’on prenne vraiment le temps d’interroger leur contradiction, c’est peut-être un indice de la faiblesse actuelle de l’anthropologie, et plus certainement encore d’un désintérêt pour le fait monothéïste*. Quoi qu’il en soit, l’archéologie au sens foucaldien est un outil indispensable pour l’étude du monde contemporain. Le plus souvent j’utilise le terme dans ce sens-là.