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 Fin septembre 2003, je suis à Taez depuis deux mois, il reste quatre semaines avant mon vol retour, et je décide de faire une escapade de quelques jours dans la Capitale Sanaa. J'en profite pour recontacter un informateur, croisé brièvement à Taez lors des congés du 26 septembre (la fête nationale yéménite). Waddah a quitté Taez deux ans plus tôt pour occuper un poste d'employé de banque, négocié via des relations familiales avec un haut cadre du Régime. Il a grandi dans le quartier où je viens de passer six semaines, pour lequel il conserve une certaine nostalgie. Nous commençons à revisiter ensemble mes observations lors d'une première journée de discussion, suivie d'une deuxième. À l'aube du troisième jour (4 octobre 2003), notre relation change de nature. Finalement je resterai avec lui les dernières semaines jusqu'à mon vol retour. Ma petite amie est à l'aéroport, et notre étreinte se referme sur ce secret. Dans le mémoire que je rédige l'année universitaire suivante, Waddah est à peine mentionné. Il est éclipsé par son cousin Ziad, le seul héros de l'histoire. Fin septembre 2003, je suis à Taez depuis deux mois, il reste quatre semaines avant mon vol retour, et je décide de faire une escapade de quelques jours dans la Capitale Sanaa. J'en profite pour recontacter un informateur, croisé brièvement à Taez lors des congés du 26 septembre (la fête nationale yéménite). Waddah a quitté Taez deux ans plus tôt pour occuper un poste d'employé de banque, négocié via des relations familiales avec un haut cadre du Régime. Il a grandi dans le quartier où je viens de passer six semaines, pour lequel il conserve une certaine nostalgie. Nous commençons à revisiter ensemble mes observations lors d'une première journée de discussion, suivie d'une deuxième. À l'aube du troisième jour (4 octobre 2003), notre relation change de nature. Finalement je resterai avec lui les dernières semaines jusqu'à mon vol retour. Ma petite amie est à l'aéroport, et notre étreinte se referme sur ce secret. Dans le mémoire que je rédige l'année universitaire suivante, Waddah est à peine mentionné. Il est éclipsé par son cousin Ziad, le seul héros de l'histoire.
  
-{{anchor:page110}}[{{ fr:comprendre:images:enquete:maitrise-zaim-p110.jpg?directlink&200|L'épilogue de ma [[fr:comprendre:textes:academia:maîtrise]], où j'évoque le dénouement de mon séjour.}}] +{{anchor:page110}}[{{ fr:comprendre:images:enquete:maitrise-zaim-p110.jpg?directlink&200|L'épilogue de ma [[fr:comprendre:textes:academia:maîtrise]], où j'évoque le dénouement((Ce récit dans ma maîtrise ne doit pas être pris au pied de la lettre : plus que de ma sécurité physique, il était question de ma santé mentale. Voir l'incident d'une pseudo-tentative de viol survenue dans cette période, le [[fr:comprendre:moments:accueil#le_29_septembre_2003|29 septembre 2003]] (exhumé et analysé en 2018).)) de mon premier séjour.}}] 
-Ziad est un jeune expert comptable, qui vient de sortir premier de l'université de Taez, et que je rencontre vers la mi-août au mariage d'un professeur de français. D'emblée nous nous trouvons liés par une vive affinité intellectuelle, et il se résout à me socialiser dans le quartier de son enfance, sous son autorité. La démarche donne lieu à des péripéties rocambolesques, au cours desquelles Ziad perd la face à plusieurs reprises. Fin septembre, il finit par se retirer dans son village d'origine. Il insiste pour que je reste là-bas avec lui, mais je refuse. Ziad est un interlocuteur passionnant sur le plan philosophique, mais il est un piètre informateur : je sais déjà qu'il ne me parlera pas de ses camarades, qu'il ne m'aidera en rien à comprendre ce à quoi j'ai assisté. Suivre Ziad dans son village, ça voudrait dire abandonner mon projet anthropologique et me convertir à l'islam. Je ne suis pas venu pour ça. En pratique cependant, ma position à Taez n'est plus tenable en son absence((Mon récit très allusif de 2004 (page [[#page110|ci-dessus]]) ne doit pas être pris au pied de la lettre : plus que de ma sécurité physique, il était question de ma santé mentale. Voir l'incident d'une pseudo-tentative de viol survenue dans cette période, le [[fr:comprendre:moments:accueil#le_29_septembre_2003|29 septembre 2003]] (exhumé et analysé en 2018).)). Et puisque son cousin Waddah tient à s'insérer dans la conversation…+Ziad est un jeune expert comptable, qui vient de sortir premier de l'université de Taez, et que je rencontre vers la mi-août au mariage d'un professeur de français. D'emblée nous nous trouvons liés par une vive affinité intellectuelle, et il se résout à me socialiser dans le quartier de son enfance, sous son autorité. La démarche donne lieu à des péripéties rocambolesques, au cours desquelles Ziad perd la face à plusieurs reprises. Fin septembre, il finit par se retirer dans son village d'origine. Il insiste pour que je reste là-bas avec lui, mais je refuse. Ziad est un interlocuteur passionnant sur le plan philosophique, mais il est un piètre informateur : je sais déjà qu'il ne me parlera pas de ses camarades, qu'il ne m'aidera en rien à comprendre ce à quoi j'ai assisté. Suivre Ziad dans son village, ça voudrait dire abandonner mon projet anthropologique et me convertir à l'islam. Je ne suis pas venu pour ça. En pratique cependant, ma position à Taez n'est plus tenable en son absence. Et puisque son cousin Waddah tient à s'insérer dans la conversation…
  
 Au vu de ces éléments, on ne peut pas vraiment parler de "délire généralisé" : pour octobre 2003, mon comportement apparaît même plutôt pragmatique. Le délire est surtout d'être revenu à Taez l'été 2004, et encore les années suivantes : d'avoir cru cette situation //réversible//. Il y a là un basculement, que je peux dater très précisément dans ma vie de l'époque. Au vu de ces éléments, on ne peut pas vraiment parler de "délire généralisé" : pour octobre 2003, mon comportement apparaît même plutôt pragmatique. Le délire est surtout d'être revenu à Taez l'été 2004, et encore les années suivantes : d'avoir cru cette situation //réversible//. Il y a là un basculement, que je peux dater très précisément dans ma vie de l'époque.
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