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La « cargaison » de décembre 2017

Publication unilatérale de ma thèse (2005-2013)
Sommaire de Décembre 2017)
Ci-dessous, ré-explication d'août 2022 pour le wiki.

Résumé de ma thèse

Ma thèse commencée en 2005, après mes études de maîtrise et de DEA plus focalisées, portait globalement sur la dimension genrée de la sociabilité masculine yéménite - ou sur la problématique de « l’efféminement », selon la perspective masculine des Yéménites eux-mêmes. Cette question éminemment sensible - surtout chez un observateur occidental - offrait une clé d’analyse transversale des rapports entre interaction, histoire sociale et réflexivité ethnographique.

Au terme des trois années de bourse, comme souvent en anthropologie, je commençais à peine à saisir la complexité du sujet. J’ai alors reçu en 2009 l’encouragement du CNRS avec une rallonge de financement (Prix Michel Seurat).

J’ai persévéré d’autant plus dans ce projet après l’année 2011, face à l’importance retrouvée de Taez pour l’avenir du pays. En 2013 j’ai finalement jeté l’éponge, débordé par les implications philosophiques de mon histoire, dans un environnement académique peu pressé de les affronter avec moi. D’où mon installation à Sète.

La cargaison

En décembre 2017, j’ai décidé de mettre en ligne plusieurs textes ou interventions non publiées, représentant les principales ébauches de chapitres qui auraient dû constituer ma thèse. Textes que je dissimulais jusque là pudiquement dans mon disque dur - prudence académique oblige - en vue du jour où j’aurais identifié les bons interlocuteurs académiques, ceux disposés à m’accorder la « validation des pairs », qui devaient bien exister quelque part…

Sommaire de décembre 2017

Voir également :
(placés dans le même dossier, car publiés dans la même séquence)
billet Mediapart du 6 décembre
mes adieux filmés, la mise en ligne de mes archives vidéo (janvier 2018).
ma vidéo face caméra en arabe (mars 2018).
mon chantier « Scène Primitive » (mai-décembre 2018)
ma conférence gesticulée en français (septembre 2019).

(Mes autres textes sur le Yémen)

Vu la gravité de la situation au Yémen (guerre, crise humanitaire…) comme en France (attentats, impasse politique…), j’ai pensé qu’il était plus utile d’en prendre acte : cette validation des pairs ne viendrait jamais. Aussi dans mon propre cheminement spirituel (pèlerinage à la Mecque), j’avais besoin de passer à autre chose, de réfléchir sur de nouvelles bases.

Cette « publication unilatérale de ma thèse » comporte :

Que des personnes compétentes se plongent dans ces textes, et elles constateront aisément le caractère abouti de ma réflexion, dans ces différents types d’écritures qui constituent la palette de l’anthropologue. Il n’y avait donc pas d’obstacle théorique, ni de « blocage dans l’écriture », juste une pudeur minimum.

En décembre 2017, ma « cargaison » s’ouvrait par ma première évocation explicite d’un incident homosexuel ridicule, survenu tout à la fin de mon premier séjour (octobre 2003), le nœud à l’origine de toute l’histoire. Nœud dont j’aurais été bien entendu prêt à parler dans les dernières années de ma thèse, si les conditions avaient été réunies pour la dignité de mes interlocuteurs.

Tout ce qui manquait à cette « cargaison » pour en faire une thèse, c’était une introduction et une conclusion, qui aurait précisé les enjeux de ce travail dans l’espace collectif de la recherche. Une introduction que je n’ai cessé de négocier (la liste de mes interventions orales en témoigne…). C’est donc bien le monde académique qui refusait de « référencer » mon enquête, d’acter sa participation au réel. Et ce fait ne pouvait être indépendant du sort de cette ville, dorénavant traversée par une ligne de front.

Aujourd’hui sur ce site, le lecteur aborde l’histoire par la fin, c’est-à-dire par cette petite histoire stupide, ce qui peut prêter à confusion. Pour l’instant, je ne suis pas sûr qu’il puisse en aller autrement.

Rédigé à Jeddah, le 14 août 2022.
Sommaire de 2017 (rédigé à Sète).

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