Date: Thu, 24 Jul 2003 19:42:18 +0200 (MET DST)
From: Vincent Planel < planel@clipper.ens.fr >
Subject: looking at the sunny side of life…
Voilà, je suis bien arrive, après un voyage [via la Jordanie] un peu laborieux avec retards mais intéressant. J'ai survolé le check-point de Qalandia, à l'entree de Ramallah, et ça paie pas tant de mine que ça, vu de haut. C'est un peu comme voir la vésicule biliaire de Catherine Deneuve.
Après j'ai rencontré une famille de juifs Yéménites que j'ai pris pour des paysans (habillés toutes bariolées, femmes devoilées), jusqu'à ce que je remarque tous les sacs de shoping israeliens (reveil matin en forme de chandeliers, etc). Ils étaient alles voir leur famille en Israël. J'ai demandé à la fille, y'a plus beaucoup de juifs au Yemen, non ? Oui, mais ils vont revenir, ils vont revenir au pays. Inch'allah, j'ai dit.
Après y'avait un londonien en habits religieux, fils d'émigrés indiens, venait au Yemen dans les montagnes de Manakha, pour visiter la tombe d'un ancêtre de sa communauté, mort au moyen-Age avant l'émigration des Borah vers l'inde (c 'est une branche du Chi'isme Ismaélien).
Voilà pour le voyage. Julien était la comme prévu, meskine, il a poireauté en attendant mon avion ! Il habite dans une maison magnifique, toute crépite en blanc, organisée autour d'une petite cour avec un puits, et des petites cellules avec des petits escaliers partout.
L'ambiance au CEFAS est très sympa. Y'a une dizaine d'étudiants vachement intéressants, un vrai loft, si ce n'est qu'il y a peu de filles. Ce trait mis a part, ça n'est pas vraiment le Yémen; là, ils sont en train de transcrire les paroles d'une chanson folk de la BO de “Oh, Brother…”
Je ne suis pas beaucoup sorti, j'ai un peu la tête dans le cul, logiquement. La ville est très poussiéreuse, on attend les pluies pour très bientôt.
Je vais rester la qq jours, pour faire sas avant d'aller tout seul à Ta'ez. Et puis attends que l'arabe revienne, comme dirait Barbara.
Ici y'a un type qui vient de passer dix mois à Taez, comme lecteur de francais. Ce qu'il me dit des montagnes de Jebel Saber me fait baver. C'est pas mal, il pourra me renvoyer à des amis, lui aussi, et il est cool. Je commence à faire un plan d'action, et à me faire à l'idée que trouver un terrain prendra du temps.
Voilà, 7h et demi et il fait déjà nuit. Les muezzins résonnent partout dans la ville. Je vais sortir envoyer ce mail dans un cyber, parce que la connexion du centre est cassée. Reprendre un peu contact avec la ville.
Je vous embrasse.
Vincent