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L’enjeu
Entre islam* et Occident*, il existe une relation tacitement admise, inscrite dans les structures* discursives de chaque époque considérée.
- L’ère coloniale supposait une telle relation : dans le langage ordinaire, « musulman » désignait une catégorie juridique, ce qu’on a beaucoup de mal à imaginer aujourd’hui.
- Depuis 1945, « musulman » est essentiellement une catégorie de sciences sociales, étroitement liée à la notion de culture : c’est un ensemble de représentations héritées, reconnues comme indissociables de ce que des personnes sont, selon la règle du jeu postcoloniale* du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Cette définition tacite de l’islam est commune aux discours produits en France, en sociologie notamment, et à ceux produits par les musulmans eux-mêmes, quant à l’ordre du monde « non-musulman ». - Aujourd’hui, l’équation entre « islam » et « terroriste » nous dit quelque chose de notre ère postcoloniale tardive, que nous n’arrivons pas encore à formuler, mais qui est manifestement lié à la perte du leadership occidental.
Nulle doute qu’il en sortira une nouvelle relation tacitement admise entre ces deux entités. Que sera-t-elle ? Je n’en sais pas grand chose.
⇒ Sur ce site, ma stratégie intellectuelle se limite à inverser la relation actuellement admise, sur la base d’une réflexion d’épistémologie et de sciences sociales, empiriquement située (ce qu’on appelle ethnographie*).
CHANTIER EN COURS
(6 juillet 2023)
Cet objectif général était déjà manifeste :
- dans l’analyse de mon terrain yéménite (théorème de l’enchantement ethnographique, formulé vers 2008)
- dans l’exploration de l’Histoire (l’Islam comme méta-contexte de l’histoire des idées européennes, formulé vers 2018).
Je le formule ici un peu plus clairement
- en lien avec les évolutions géopolitiques récentes (guerre d’Ukraine),
- et l’avancement de mon propre travail (analyse de l’incident inaugural d’octobre 2003).
Inverser la relation entre islam et Occident, cela produit un certain nombre de paradoxes, qui nous confrontent à des erreurs de types logiques*, des impensés structurels, qui organisent notre quotidien. Cela permet de repenser ces deux entités au sein d'une écologie mentale*, et de relever les défis de notre temps, associés notamment à la civilisation cybernétique*.