Décolonial
Courant universitaire lié à la vague intersectionnelle* nord-américaine, fondé au tournant des années 2000 par des auteurs latinos, qui se veut une voix dissonante dans le champ intellectuel des postcolonial studies. À contre-courant d’auteurs de l’aire indo-pakistanaise, qui analysent l’héritage d’une expérience coloniale révolue, les études décoloniales soulignent la permanence d’une colonialité jusqu’à nos jours, ainsi que sa profondeur historique. À travers la date de 1492 (départ de Chrisophe Collomb mais aussi chute de Grenade, le dernier royaume musulman d’Andalousie), les études décoloniales entendent souligner « l’islamophobie » fondatrice de la colonialité occidentale - avec très peu d’égards cependant pour la matrice monothéiste*, c’est-à-dire les racines médiévales antérieures.
Relayé en France par l’activisme intellectuel du « Parti des Indigènes de la République », et à partir de 2011 au sein du monde académique, adossé à un Islamophobia Studies Journal en bonne et due forme, il a conduit à l’appropriation de cette notion dans le débat public français, malgré les réserves que suscite ce terme pour toute conscience musulmane sérieuse.
J'ai croisé ce courant il y a une dizaine d'années, vers 2013 quand j'essayais de sauver ma thèse, mais la greffe n'a pas pris. Ces dernières années, j'ai un peu eu tendance à les utiliser comme punching ball théorique, même s'ils continuent de m'inspirer une certaine sympathie.