Explorer l'histoire du monde

La chaîne de vacances du Bernard l'Ermite, métaphore des transitions historiques dans l'ère culturelle monothéiste.

Je me suis tourné vers l’Histoire, en lien avec plusieurs questions pour moi essentielles :
- Pourquoi Ziad, au coeur d’un pays en guerre, se prend-il pour Jésus? (section Comprendre / Les voyages de Ziad).
- En tant que musulman européen, quel rapport puis-je entretenir à mon propre pays? (section Valoriser)
- Comment expliquer mon échec académique? (intro ci-dessous)
- Si l’intuition mathématique est le fil conducteur de cette histoire (et puisque je dois l’enseigner), d’où vient-elle?
La matrice monothéïste (= prolongement de mon enquête vers la longue durée historique).
À partir des faits reconnus des historiens, j’ai constitué peu à peu une compréhension organique de l’histoire culturelle monothéiste. Conçue comme antidote à l'amnésie postcoloniale*, elle postule une continuité de la présence subjective musulmane à travers les grandes mutations idéologiques de la modernité*.

bernard-anemone-anote.jpg Comme le Bernard l'ermite, l'Europe a toujours eu un problème de croissance dans son rapport à ses propres institutions. Cela a à voir avec les circonstances de la réintroduction d'Aristote dans la chrétienté latine.
Page intersexuation Bien sûr, le Bernard l'ermite c'est aussi moi - l'ethnographe cachant sa honte par de la théorie, jusqu'à ce que cela devienne une seconde nature

Explorer (intro 2023)

29 décembre 2022

Cette section porte sur l’histoire des idées, mais trouve son origine dans mon échec académique.

Pourquoi donc n’ai-je pas pu rédiger cette thèse? Pas pour telle ou telle cause accidentelle, mais pour des raisons structurelles, et parce que je cherchais à construire une étude scientifique : j’entendais aboutir à des conclusions solides, à partir d’un fondement empirique clairement identifié. Or de mois en mois, à mesure que j’avançais dans l’analyse et le traitement de mes matériaux, les hypothèses sociologiques se vidaient une à une de leur contenu, pour ne laisser finalement que la honte, la centralité de ma honte. Une honte en partie personnelle, bien évidemment, mais aussi en grande partie professionnelle, qui engageait la discipline, l’institution universitaire.

Or mes interlocuteurs académiques refusaient de regarder frontalement mes matériaux les plus éloquents, notamment les plus tardifs, qui mettaient cette honte en abîme grâce à la complicité retrouvée de mes interlocuteurs (voir L’expédition à Hammam Kresh ou le film de mes adieux à Taez, en septembre et novembre 2008 respectivement). Face à mon analyse systémique familiale (E&3F), qui détaillait pourquoi et comment mon enquête avait contribué au décrochement de Ziad, ils refusaient d’entrer dans sa logique, avec des arguments du type « Il serait devenu fou de toute façon ». Or raconter cette histoire n’était pas un but en soi, plutôt une porte d’entrée pour comprendre un système. Un système qui, depuis le basculement de 2011, était en train de détruire le pays tout entier…

C’est dans ces années que j’ai commencé à plonger dans les structures historiques : la genèse de la théologie musulmane en tant que processus organique (à partir du travail d’Ovamir Anjum). Et dans cette ontogenèse*, à quel moment situer le bourgeonnement de l’institution universitaire, l’émergence de l’Europe. C’est ainsi que mon petit modèle interactionniste (Théorème de l'enchantement ethnographique) a évolué peu à peu vers la notion de matrice monothéiste (l'Islam comme un métacontexte de l'histoire des idées européennes), rendant possible d’autres explorations encore (notamment vers l’histoire chrétienne).

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