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Configurations relationnelles de l'intersexuation
L'essentiel :
…dans les circonstances qui m’avaient mené là (octobre 2003), les Yéménites avaient joué deux types de rôles bien distincts :
Quelques années plus tard (2006), Nabil a des problèmes dans son travail à la police des souks. Il va voir Khaldoun, qui devient son avocat… À l'époque, je reviens pour mon troisième séjour. Si je perçois cette connivence, je suis encore incapable d'en faire quelque chose…
L’intersexuation comme « place »
Dans la section Comprendre, l’intersexuation (kh-n-th) est définie en tant que place occupée par l’ethnographe*, dont il s’agit de comprendre la logique.
(Cf. la définition du glossaire).
Qu’est-ce que les gens disent de moi, quand ils me disent makhnûth, « intersexué » ?
D’ailleurs ils ne me le disent pas en face, et pas explicitement :
- « Le jinn m’a intersexuéFV2… », commence par me dire Abdallah devant l’enregistreur. Qu’est-ce que le Jinn vient faire dans cette affaire ?
(Voir Tentative d’entretien enregistré du 10 mars 2006). - « Il s’est marié avec un noir… », font savoir les Yéménites francophones - et ils savent très bien qu’il n’y a aucun noir dans l’histoire…
(Voir La rumeur de mon mariage avec un « esclave ») - Pourquoi est-ce que moi, en tant qu’Occidental, je continue d’avoir une face localement malgré ce qui s’est passé (octobre 2003) ? Pourquoi m’encourage-t-on à assumer cette intersexuationF0 ?
(Voir le rôle de Lotfi…) - Qu’est-ce que cela nous dit du Régime°, de la place assignée à l’observateur occidental ?
(Voir mon petit théorème…) - Pourquoi cela rend fou Ziad ?
(Voir ses idoles préislamiques…)
Comme tous les ethnographes, je suis entré sur le terrain en négociant instinctivement une place, puis j’ai recollé les pièces du puzzle : reconstitué le système de places local…
La césure de septembre 2007
(Résumé de La tautologie de mon enquête)
En septembre 2007, je postule l’existence d’un point de vue depuis lequel ma dignité est perceptible par-delà l’apparence de mon intersexuation. Ce point de vue s’appelle « Allah », « Dieu », ou encore « la structure qui relie »1) : c'est un pari ethnographique*.
Ziad a tiré sa révérence un mois plus tôt (le 19 août 2007), et le silence s’est imposé. Je suis en fin de deuxième année de thèse, l’heure de commencer à rédiger. Devant les Yéménites, je prends solennellement l’engagement de trouver ce point de vue, depuis lequel leur dignité et la mienne seront conjointement respectées.
Mais malgré cela - malgré cette conversion subjective qui simplifie tout de semaine en semaine - la réception de cette histoire ne sera pas possible pendant quinze ans. Et cette situation m’assignera en fait, dans mon propre pays, à une position d’intersexuation inversée : une situation où l’on ne peut pas me classer, moi, mon travail, mon expérience au Yémen, ma compétence… - je ne rentre dans aucune case. Kal-makhnûth, disent très bien les Yéménites : cette situation me laisse « comme intersexué »FV2.
In or out d’Ani Difranco, chanson que j’écoutais déjà adolescent.
Mais paradoxalement, c'est là qu'elle me parle personnellement.
Elle prendra peu à peu le sens d’un hymne, musulman et laïque indissociablement.
Donc la même question - posée à mon « terrain » sur la période 2004-2007 : Quel est le système de places ? - se pose rétrospectivement aussi pour la phase 2007-2022, mais cette fois partout ailleurs.
Et j’en arrive ainsi à la matrice monothéiste…
- Pourquoi là-bas, dans la phase 2004-2007, j'ai pris l'homosexualité pour l'islam ;
- Pourquoi ici, dans la phase 2007-2022, ma conversion m'a laissé “comme l'homosexuel”.
⇒ Tout l'enjeu de mon travail est de poser simultanément ces deux questions, pour aboutir à une compréhension anthropologique de l'intersexuation (kh-n-th).
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