La démarche de la sociologie interactionniste (Erving Goffman, lui-même lecteur de Bateson) est au cœur de ma stratégie de recherche sur le carrefour de Hawdh al-Ashraf, spécifiquement dans l'intervalle 2004-2007.

• À mon retour en 2004, la question est : comment rebondir après mon enquête dans le quartier de Ziad? Je tente de rallumer les cendres de ma première enquête en allant vers la diversité sociale :
  • étude des hommes de peine (2004) ;
  • étude de la vulgarité et des “joutes homoérotiques” (2006) ;
  • étude de ma conversion à l'islam (2007), qui clôt mon engagement ethnographique.
• À mon retour en 2008, je m'installe dans un autre quartier, et je ne viens au Hawdh que pour me rendre au chevet de Ziad. Mon attention se focalise dorénavant à un autre niveau d'interaction, la schizophrenogenèse.
  À ce stade le rond-point me brûle le visage, il est hors de question de m'y attarder - sauf pour des surprises ponctuelles, qui récapitulent toute mon étude en quelque sorte :
  • 2008.09.18_Hammam_Kresh_avec_Fahmi (naissance de mon alliance avec Yazid) ;
  • 2008.11.17_une_caméra_au_Hawdh (mise en scène pour la France, avant mes adieux).

Dans cette période, mes recherches sont très marquées par ma formation antérieure en physique : notamment dans le domaine de la physique des transitions de phases, dont l'exemple paradigmatique est la “loi des gaz parfaits” et sa réduction* (voir glossaire) à une affaire d'interaction entre molécules.
De même ici, je recherchais l'atome d'interaction élémentaire permettant de “réduire” l'histoire sociale locale.

Mais cadré de la sorte, le problème n'était pas soluble. Même si les Yéménites consentaient à rester bien sagement sous le microscope, la “folie” de Ziad m'indiquait une voie de sortie…

Théorème de l'enchantement ethnographique : « En présence d’un observateur européen, il y a toujours un Yéménite qui prend la pose et un Yéménite qui vend la mèche »

• 2004 à 2007 : recherche à l'interface entre l'interactionnisme et l'histoire sociale.
• 2008 à 2010 : recherche à l'interface entre la théologie monothéiste et l'étude d'une schizophrénie.

Mon petit théorème, posé pour la première fois en janvier 2008, doit être compris dans ce basculement entre deux niveaux d'étude. C'est une réponse à mes questionnements antérieurs sur l'interaction dans l'espace public, qui n'est concevable qu'au moment où je m'extirpe de ce cadrage.