« “Zayd, Za’îm al-hâra” : analyse sociologique d’un charisme de quartier »
Lire en ligne. Publié en 2005 dans la revue Chroniques Yéménites (devenue Arabian Humanities) 12: 81-102.
Article rédigé sur la base de ma maîtrise pendant mon année de DEA - donc après mon deuxième terrain (2004), durant lequel j'ai pris acte de l'impasse avec Ziad, pour me tourner vers les hommes de peines et la diversité sociologique.
Comme l'indique le titre, ainsi que l'anonymisation formelle (Ziad > Zayd), il s'agit d'une analyse sociologique, c'est-à-dire une reconstruction fictive à partir d'un point de vue surplombant, décorrélé des conditions d'interaction. Bien que le tableau socio-historique soit assez convainquant, j'ai tout à fait conscience des limites de l'exercice (voir mes analyses plus “expérimentales” dans mon mémoire de DEA).
Comment le piège s'est refermé sur Ziad?
Lors de la soutenance, il se produit une sorte de quiproquo : au fil des formalités pour l'obtention d'une bourse à Aix-en-Provence, Jocelyne Dakhlia s'est persuadée que je voulais partir en thèse avec François Burgat, du coup elle me descend en règle, en me reprochant de “ne pas renoncer à mon extériorité”. Or en réalité, elle exprime là très exactement l'obsession de mon travail, mieux que les chercheurs en sciences sociales généralistes avec lesquels j'ai tenté d'établir le dialogue (Paul-André Rosental est à la soutenance, qui ne voit pas bien où je veux en venir). Donc paradoxalement, cette soutenance catastrophique renforce ma volonté de travailler sous sa direction.
L'impasse de mon dialogue avec les sciences sociales généralistes (DEA ENS-EHESS) se trouve redoublée par l'impasse de mon rapport avec les Yéménites francophones, mes interlocuteurs naturels, qui font courir à Taez une rumeur infamante (février 2006). Bref, personne n'a que faire de ma pudeur et de mes précautions intellectuelles.
Dans mon rapport au terme de ce troisième terrain (juillet 2006), j'évoque le secret de mon premier séjour (à Dakhlia seulement), et je reformule ma problématique en termes d'« homoérotisme ». Jocelyne Dakhlia ne me lâchera finalement qu'en 2012.