Version “Zulaykha” en chantier (13-16 février 2022).
« Oh mon Seigneur, la prison m’est plus chère que ce à quoi l’on m’invite.
Et si Tu n’écartes pas de moi leur ruse, je pencherai vers elles et serai du nombre des ignorants. »
Sourate de Joseph (Coran 12:33)1)
Mon premier terrain au Yémen (23 juillet – 23 octobre 2003) démarre avec un « coup de foudre » (15 août 2003) et se termine par un passage à l’acte sexuel (4 octobre 2003). L’année universitaire suivante se termine par une rupture amoureuse (juin 2004), juste après le dépôt de mon mémoire de maîtrise. Et je me déclare homosexuel deux semaines plus tard, avant de retourner là-bas.
Fin juillet 2004 lorsque je repose le pieds à Taez, le mémoire de maîtrise est déjà sur une étagère, la petite amie est en train de passer à autre chose, ma famille a pris acte de ma nouvelle « orientation sexuelle ». Au Yémen, dans l’esprit de tous mes interlocuteurs potentiels, l’Occident est déjà acté comme lieu du matérialisme et de la dépravation. Plus personne ne se souvient, pas même moi, comment je suis devenu sociologue. Seulement une personne, Ziad, et un quartier, le Hawdh al-Ashraf, auquel je vais consacrer ma recherche les dix années suivantes.
S'il y a une hypothèse occulte derrière toute ma recherche, il ne s'agit pas de l'homosexualité, mais du statut scientifique des sciences sociales :
Ces questions ont émergé chez moi dans des circonstances bien précises, indissociables de mon apprentissage de l'arabe, lors de ma première année d'étude en classe préparatoire scientifique2). Les attentats du 11 septembre 2001 ayant décuplé l'importance de ces questions, j'ai ensuite trouvé un relais très fort au Département de Sciences Sociales de l'ENS, institution qui s'est toujours positionnée sur l'unité des sciences sociales et leur scientificité3). Ma compréhension du problème était assez naïve dans les premières années : je supposais qu'une alliance avec un Yéménite bien choisi, à l'esprit scientifique suffisamment marqué, serait assez pour retourner la table… Dès mon premier séjour, j'ai été rattrapé par la complexité du problème, sous une forme que je n'avais pas forcément anticipé. Mais cette épreuve m'a permis de me relever, en réalisant peu à peu l'importance de la question monothéiste, que je ne soupçonnais absolument pas au départ.
Joseph a été jeté dans le puits par ses frères, recueilli par une caravane et vendu sur le marché aux esclaves. Devenu un beau jeune homme, il reçoit les avances de la femme de son maître, et malgré son innocence il se retrouve en prison…
Dans la tradition musulmane, la femme de Putiphar est appelée Zulaykha, et la psychologie du personnage prend beaucoup d'épaisseur. D'abord à travers certains passages coraniques, qui ne figurent pas dans le récit biblique :
« Maintenant la vérité s'est manifestée. C'est moi qui ai voulu le séduire. Et c'est lui, vraiment, qui est du nombre des véridiques! (52) Cela afin qu'il sache que je ne l'ai pas trahi en son absence, et qu'en vérité Allah ne guide pas la ruse des traîtres. (53) Je ne m'innocente cependant pas, car l'âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, [ne la préserve du péché]. Mon Seigneur est certes Pardonneur et très Miséricordieux ».4)
L'évolution de Zulaykha fait l'objet d'une lecture spirituelle chez certains commentateurs, notamment dans la tradition soufie. Je traduis ici la synthèse du Study Quran5) :
Concernant Zulaykhâ, c'est là que son amour pour Joseph devient pleinement réel. Auparavant, elle l'avait blâmé pour un péché qu'il n'avait pas commis, car son propre désir était plus important que son bien-être à lui (voir au verset 25). Plus tard elle admettait l'innocence de Joseph, mais seulement à un petit groupe de femmes, comme une manière de s'absoudre du mépris de leur regard (voir au verset 32). Certains commentateurs comprennent qu'à ce point de jonction dans l'histoire, son amour pour Joseph est devenu si fort qu'il a surpassé son propre intérêt, de sorte qu'elle dit la vérité le concernant (Maybudî). Le récit indique une progression des degrés de l'amour dans l'âme de Zulaykha, et donc dans son voyage spirituel. Son attraction initiale pour Joseph était purement sensuelle, mais à ce point du récit elle a surmonté son Moi inférieur, et son engouement pour la beauté physique de Joseph s'est maintenant transformé en un amour spirituel où elle est capable de voir la beauté intérieure de Joseph, de même que Potiphar l'avait vue d'emblée au marché des esclaves (commentaire des versets 21 et 22). Ici le catalyseur semble avoir été les vertus intérieures de Joseph, marquées par sa sincérité, qualité que Zulaykhâ reconnaît en le nommant parmi les véridiques.
L'histoire de Zulaykha peut servir de trame à la compréhension de mon cheminement, au prix bien sûr de quelques déplacements.
Trois en plus tard (2006), l'homosexualité devient explicitement une hypothèse de travail - ou plus exactement “l'homoérotisme”, en lien avec les travaux de Jocelyne Dakhlia - ma nouvelle directrice de recherche depuis 2004. Dans les séminaires et les journées d'étude, j'accumule les prises de paroles sur “l'homoérotisme”, dont chacune est pour moi une performance, une difficile progression sur le fil. Dans le petit milieu académique, je deviens “celui qui travaille sur l'homosexualité au Yémen”. Les sociologues se coupent les mains, avec un certain délice.
Comme je l'ai dit plus haut, la véritable intrigue de notre histoire n'a jamais été l'homosexualité, mais plutôt le statut scientifique des sciences sociales. Pourquoi donc ai-je décidé de m'aventurer sur les questions de genre - terrain encore franchement suicidaire, pour un chercheur en quête de scientificité?
Il y a d'une part la qualité du travail de Jocelyne Dakhlia, qui me fait entrevoir un pan entier de la culture islamique, sous une forme directement transposable aux situations du monde contemporain. Dans son livre l'Empire des Passions. L'arbitraire politique en Islam, elle consacre un long développement à l'histoire de Joseph et de Zulaykha (pp. 77 à 83), mais l'ouvrage est surtout centré sur l'intrigue passionnelle du Calife Haroun et de son ministre Ja'far. Or je reconnais là, sans aucun doute possible, le script de ma relation avec Ziad en 2003.
D'autre part il y a les circonstances, qui ne sont plus du tout les mêmes. Ziad est maintenant en échec professionnel. Pour ma part, je me suis installé entre temps dans mon identité homosexuelle (au cours de l'année 2005). En février 2006 à mon retour pour mon troisième séjour, je serais prêt à tout pour rétablir l'alliance avec Ziad. Le fait qu'il me chasse de sa pièce un mois plus tard est pour moi une humiliation terrible (on pourrait croire que je lui ai fait des avances…). Pour préserver ma crédibilité locale, je suis contraint de m'affirmer contre lui. Sur le carrefour, avec la complicité des commerçants et des rivaux de Ziad, je me lance alors dans mon enquête sur les usages sociaux de la vulgarité.
L'enjeu à ce stade n'est pas de comprendre mon homosexualité ou celle de quiconque, mais de comprendre l'enlisement de mon enquête. La personne que j'identifiais comme la plus douée, la plus forte, une personne invincible, est devenue complètement marginale, voire radicalisée. Au fond de moi, je sens que mon enquête ne s'en relèvera pas. Mon enquête peut-être, mais pas Ziad. C'est en fait de son impuissance sexuelle qu'il est question, dans mon travail sur “l'homoérotisme”. Je ne le sais pas encore officiellement, et je ne peux pas l'exprimer, mais je le sais déjà au fond de moi.
Le 19 août 2007, jour de mon retour à Taez pour un quatrième séjour, je crains confusément que Ziad ne me coupe la tête. C'est l'époque où les décapitations d'Occidentaux se multiplient, en Irak et en Afghanistan. On m'a parlé de sa nouvelle religiosité (il refuse de parler au téléphone)6), et je me sens coupable depuis la mort de son grand-frère Nabil. Je me dis que Ziad pourrait bien faire une victime occidentale pour l'exemple. Au lieu de cela, Ziad met le feu à sa maison. Il se venge ainsi de sa famille qui l'a interné en clinique psychiatrique et traité aux électrochocs, dans l'espoir de soigner son impuissance - parce que lui-seul avait les épaules pour reprendre le poste de son frère. J'apprendrai les semaines suivantes que Ziad souffre réellement d'impuissance sexuelle, et que son mariage l'année précédente n'a jamais été consommé.
C'est dans ces circonstances que je suis devenu musulman, sans rien demander à personne - ni à la société yéménite, ni à l'anthropologie, mais en leur adressant à tous deux simultanément, en mon for intérieur, la phrase de Joseph : « Tu les informeras sûrement de cette affaire sans qu'ils s'en rendent compte. » (Coran 12:15). Bien entendu, je n'avais à l'époque aucune idée des évolutions historiques qui le permettraient, que ce soit en France ou au Yémen. Mais j'étais en troisième année de thèse, il fallait mettre un terme à ce terrain, d'une manière qui n'annule pas les positions que j'y avais prises. Ayant toujours tendu vers une approche systémique, je plaçais comme témoin entre eux et moi le Social - ou Allah selon la sensibilité de chacun - abattant là ma dernière carte de chercheur laïque.
Les années suivantes, on m'a souvent reproché de ne pas écrire un roman, d'écrire au moins quelque chose qu'on aurait pu appeler “thèse d'anthropologie”. Implicitement, on me reprochait de faire de la rétention d'information, en lien avec une fierté mal placée, voire une “radicalisation”. « Bon, tu veux la dire cette histoire, oui ou non? », s'exaspéraient certains collègues, qui me considéraient dès lors comme “ingérable”. C'était quelque chose de pathologique et il fallait que je me soigne, d'une manière ou d'une autre, que je cesse de squatter le milieu académique avec cette histoire sans queue ni tête.
Moi au contraire, je pense que ma pudeur était très bien placée, que c'est elle qui m'a mené à bon port. En recentrant ma thèse dès 2006 sur la dimension « genrée » de la sociabilité masculine, je montrais bien qu'il s'était passé quelque chose, que j'étais disposé à assumer - mais pas dans n'importe quelles conditions. Je n'ai pas écrit un roman parce que l'enjeu était de retrouver notre virilité, de rendre sa dignité à Ziad et à moi-même, et que seul le terrain scientifique pouvait remplir cette promesse.
Ce qui frappe avec le recul, c'est le caractère absolument symétrique des reproches adressés à Ziad et à moi par nos sociétés respectives. Aujourd'hui, les Yéménites veulent faire de Ziad une légende, une victime de la corruption (voir les vidéos de 2021). À l'époque lorsqu'il démissionnait, la société locale le jugeait durement pour sa prétention : « Pour qui se prend-il? ». Bien sûr la société française ne m'a jamais interné en clinique et traité aux électrochocs. On me donne le RSA et on me laisse m'exprimer librement sur internet : on me laisse me croire encore sur la scène du monde académique, grâce à wikipédia, aux éditions scientifiques open-access etc.. On me laisse décortiquer cette histoire encore et encore, de manière absolument rationnelle et laïque, et on laisse Ziad déambuler là-bas en se prenant pour Jésus. Pourquoi les sciences sociales ne jouent-elles pas leur rôle de passerelle? C'est en effet la vraie question.
Conclusion pour répondre à la question qui précède.
Premier jet au 16 février. Je vais hiérarchiser peu à peu…
En racontant notre histoire sur la trame de l'histoire biblique, j'ai évoqué à deux reprises des gens qui se coupent les mains :
Deux situations d'emballement parallèles, dont la coexistence me semble caractériser l'époque post-coloniale tardive.
Dit autrement, notre époque veut absolument marier Joseph à Zulaykha. Dans l'arène des sciences sociales d'une part, d'autre part dans la sphère publique arabe, on n'en finit pas de célébrer leurs noces en parallèle. Et bien entendu, les mariés sont des acteurs qui se prêtent au jeu. Plus on célèbre le mariage de Joseph et de Zulaykha, plus les sciences sociales s'enferment dans un monde propre étriqué, et plus les républiques arabes trahissent leur promesse d'intégration à la modernité. Plus on célèbre le mariage de Joseph et de Zulaykha, plus les tribus d'Isaac sont reléguées dans le désert, aux confins du pensable.
Remarque : cette configuration recouvre bien d'autres situations, notamment pour la société française :
Il me semble bien illusoire de prétendre remédier à ces maux, sans identifier au préalable les trames narratives qui nous y ont plongé.
Dans ces trames narratives communes à l'aire culturelle monothéiste, l'Histoire a fait subir des déplacements : Yûsuf et Zuleikha ne sont pas exactement Joseph et la femme de Potiphar.
Pour autant on ne peut pas parler de différence culturelle - comme on le ferait par exemple en comparant Bouddha et Jésus. On peut repérer des analogies entre les figures héroïques de différentes cultures, mais ici il s'agit d'homologies. Comme à la Grande Galerie de l'Evolution, quand on observe un squelette de baleine et un squelette de cachalot : tous les éléments sont là, juste disposés un peu différemment. En fait plus on observe, plus on découvre que ce sont rigoureusement les mêmes histoires. Et c'est toujours une affaire très complexe, lorsqu'on se retrouve avec un squelette sous la main, de l'assigner à telle ou telle sous-espèce.
Avancer par exemple que les musulmans sont carnivores et les chrétiens sont herbivores, ou même l'inverse, c'est avoir la certitude de dire des âneries. Pour autant cette certitude a des avantages, elle peut-être très confortable intellectuellement.
Mais mettez l'universitaire face à un âne en chair et en os - ou même face à un poème - et il restera stupide. Mettez-le face à l'histoire de Ziad et Mansour, il restera muet. Il épiera de loin, attendant quelque chose manifestement… Quoi au juste? Une ânerie à citer!
Ceci parce que les âneries sont traitables, alors que les ânes et les poèmes ne le sont pas, ou pas aussi facilement. Disposer d'un arbre phylogénétique des âneries, ne vous donne pas le moindre commencement d'histoire naturelle, la moindre amorce de compréhension du monde. Et comme s'exaspérait déjà Gregory Bateson dans les années 1970 :
« Le soi-disant spécialiste en sciences du comportement, qui ignore tout de la structure fondamentale de la science et de 3000 ans de réflexion philosophique et humaniste sur l'homme — qui ne peut définir, par exemple, ni ce qu'est l'entropie ni ce qu'est un sacrement — ferait mieux de se tenir tranquille, au lieu d'ajouter sa contribution à la jungle actuelle des hypothèses bâclées. » (citation n° 4).
Notre histoire intellectuelle semble avoir été vouée à dévaler cette pente, depuis la fondation des universités il y a presque mille ans. L'emprise actuelle des technologies cybernétiques réalise l'utopie - typiquement occidentale - d'une indexation totale et systématique du monde. Pourtant certaines histoires résistent, et on ne peut comprendre pourquoi sans se référer à la trame culturelle monothéiste.
Repérer l'homologie des histoires monothéistes, c'est se donner les moyens de comprendre leurs interférences, tantôt constructives et tantôt destructives, et de ne plus les subir ; de convertir les franges sombres en franges brillantes, les opposition de phase en dynamiques constructives.
Mais ces phénomènes subtils ne résistent pas à la vulgarité intellectuelle. Joseph et Zulaykha n'ont pas vocation à s'épouser pour des raisons réelles, tout à fait sérieuses. Il faut que Joseph passe par la prison, il faut que Zulaykha patiente, s'humilie, finalement se repente. Ces histoires de notre patrimoine monothéiste nous parlent de la vie réelle, avec ses contraintes. A force de les labourer par le culturalisme et les études de genre, on finit par confondre l'essentiel et l'accessoire : oublier la colonne vertébrale du récit, éparpiller les vertèbres, perdre toute cohérence organique.
Pour redécouvrir cette trame monothéiste, en fait il suffit toujours de se baisser, d'observer patiemment, avec méthode. Face aux défis actuels, du monde occidental en particulier, c'est notre seule ressource. Ou si ce n'est la seule ressource, c'est en tous cas la plus puissante : je le dis comme anthropologue systémicien, dans une absolue neutralité laïque.
N'en déplaise à ceux qui, de l'intérieur des urbanités occidentales, se prétendent en communication directe avec l'hindouisme ou tels chamans amérindiens… Bien sûr tous les voyages sont utiles, les traductions appliquées et les apprentissages sérieux, dès lors qu'ils s'enracinent dans une structure qui relie, le maillage d'une tradition identifiée. Mais croire qu'on relèvera le défi du changement climatique avec des pièges à rêves, cela relève d'une escroquerie intellectuelle hégémonique, co-produite par la société du spectacle et le lobby des anthropologues.
Quant à ceux qui prônent aujourd'hui le « dialogue inter-religieux », s'ils le pratiquent comme un vulgaire « dialogue des cultures », ils contribuent en fait à la disparition de notre trame monothéiste commune et font le lit de la radicalité djihadiste. Quand les uns la dynamitent dans les sites antiques du Proche-Orient, les autres la dissolvent dans l'acide de la vulgarité intellectuelle, ou dans la complaisance généralisée.
Restes version précédente…
Des péripéties de ce premier terrain, j’ai toujours considéré qu’un récit explicite n’apportait rien à mon propos. Je n’ai commencé à en parler explicitement qu’à partir de décembre 2017, dans un tout autre contexte où ma pudeur n’avait plus lieu d’être. Après l’effondrement définitif et irrémédiable du régime - c’est-à-dire la disparition symbolique du Yémen hors du monde - il me semblait utile de décrire cette relation par un travail littéraire, comme un témoignage exhumé du passé, potentiellement utile pour reconstruire un avenir commun. Aussi étonnant que cela puisse paraître, quatre années n’ont pas encore suffi à faire admettre le bien-fondé de cette démarche, à construire une communauté capable de recevoir cette histoire dans une langue européenne (français ou anglais).
Avant de s’aventurer dans ce wiki, il est crucial que le lecteur acquière d’emblée une compréhension claire des évènements marquants de ce premier séjour. Remarquons en particulier :
L’objet de ce wiki n’est pas de m’enliser plus longtemps, mais de construire une communauté disposée à reconnaître la relation au long cours née dans ces circonstances, afin d’en tirer tous les enseignements. Cela implique de renoncer préalablement à toute interprétation homosexuelle7), pour commencer à voir le monde d’où nous nous trouvons.
Déjà en janvier 2018, quand j’ai souhaité me libérer de tous mes matériaux audiovisuels (voir ci-dessous), j’ai utilisé la sourate de Joseph (n°12) pour les encadrer : verset 36 pour les premières secondes, verset 41 pour les dernières.
Cette citation était une bouteille à la mer, une allusion à ma situation présente, même si à l’époque je n’assumais pas explicitement la comparaison.8) Aujourd’hui je l’assume pleinement. Aussi difficilement concevable que cela puisse paraître, le passage à l’acte d’octobre 2003 m’apparaissait instinctivement préférable au mensonge dans lequel on m’obligeait à plonger, dont tout le quartier était témoin 9).
Vingt ans après à vrai dire, la prison de cette histoire m’est encore préférable.